Le vétéran Koji Wakamatsu, toujours en forme pour raconter des histoires
subversives dans un Japon cinématographiquement formaté. Il nous parlait de
l’échec des mouvements gauchistes japonais dans United Red Army, des conséquences de la guerre impériale
dans Le Soldat Dieu.
Et désormais, Wakamatsu s’attaque à la figure controversée de l’écrivain Yukio
Mishima, qui s’est suicidé après une tentative ratée de coup d’état en Novembre
1970.
11.25 Jiketsu no Hi: Mishima Yukio
to Wakamonotachi se concentre sur les derniers jours de Yukio
Mishima, sa tentative de coup d’Etat, la création de sa milice Tatenokai
– d’ailleurs dans le titre japonais, wakamonotachi – la jeunesse, semble être
une référence à cette milice en même temps qu’une possible note d’intention sur
la jeunesse actuelle du Japon ?).
À l’inverse de Mishima,
biopic étrange mais poétique réalisé par Paul Schrader, Koji Wakamatsu compte
placer politique et tabous au coeur de son film. S’interessant aux dernières
années de la vie de l’écrivain, tout en explorant l’état du Japon des années
1960. Une période mouvementée pendant laquelle la société nippone a connu
plusieurs transformations. La décennie s’ouvrait par l’assassinat du leader
socialiste Asanuma, continuant avec les manifestations d’étudiants contre la
présence de l’armée américaine sur le sol japonais. Le pays devenant aussi une
superpuissance économique, à cela se rajoute la libération sexuelle…
Wakamatsu s’est déjà penché sur la plupart de ces sujets dans ses premiers
films. Après tout, c’est durant les années 1960 qu’il est devenu réalisateur
indépendant, utilisant le film érotique soft pour commenter politiquement la
situation d’alors ; c’était la jeunesse sans repère dans Va, va, vierge pour la deuxième fois, les
révoltes estudiantines vaines dans Sex Jack…
Par rapport au suicide de Mishima, Wakamatsu s’en inspira directement pour
réaliser La Femme qui voulait mourir,
tourné seulement quelques semaines après l’évènement.
source: asiafilm.fr
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