Tuesday, April 3, 2012

Le film de Koji Wakamatsu sur Mishima




Le vétéran Koji Wakamatsu, toujours en forme pour raconter des histoires subversives dans un Japon cinématographiquement formaté. Il nous parlait de l’échec des mouvements gauchistes japonais dans United Red Army, des conséquences de la guerre impériale dans Le Soldat Dieu. Et désormais, Wakamatsu s’attaque à la figure controversée de l’écrivain Yukio Mishima, qui s’est suicidé après une tentative ratée de coup d’état en Novembre 1970.

11.25 Jiketsu no Hi: Mishima Yukio to Wakamonotachi se concentre sur les derniers jours de Yukio Mishima, sa tentative de coup d’Etat, la création de sa milice Tatenokai – d’ailleurs dans le titre japonais, wakamonotachi – la jeunesse, semble être une référence à cette milice en même temps qu’une possible note d’intention sur la jeunesse actuelle du Japon ?).
À l’inverse de Mishima, biopic étrange mais poétique réalisé par Paul Schrader, Koji Wakamatsu compte placer politique et tabous au coeur de son film. S’interessant aux dernières années de la vie de l’écrivain, tout en explorant l’état du Japon des années 1960. Une période mouvementée pendant laquelle la société nippone a connu plusieurs transformations. La décennie s’ouvrait par l’assassinat du leader socialiste Asanuma, continuant avec les manifestations d’étudiants contre la présence de l’armée américaine sur le sol japonais. Le pays devenant aussi une superpuissance économique, à cela se rajoute la libération sexuelle…

Wakamatsu s’est déjà penché sur la plupart de ces sujets dans ses premiers films. Après tout, c’est durant les années 1960 qu’il est devenu réalisateur indépendant, utilisant le film érotique soft pour commenter politiquement la situation d’alors ; c’était la jeunesse sans repère dans Va, va, vierge pour la deuxième fois, les révoltes estudiantines vaines dans Sex Jack… Par rapport au suicide de Mishima, Wakamatsu s’en inspira directement pour réaliser La Femme qui voulait mourir, tourné seulement quelques semaines après l’évènement.

source: asiafilm.fr

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